Le mardi 14 juin 2022
18h30
Le CAUE de Paris et la Ville de Paris marquent l'ouverture du concours photo «Portraits de Paysages», avec une conférence exceptionnelle pour retracer les origines et enjeux de la photographie de paysages urbains, et présenter le dispositif et la programmation spécifique du concours.
La démarche de l’Observatoire Photographique du Paysage (OPP) s’inscrit dans une longue tradition de documentation des modes de vie urbains et des formes de la ville. Dès l’invention du procédé, le paysage - et en particulier le paysage urbain - devient le cadre majeur de la photographie. La première photographie de l’Histoire, « Point de vue du Gras » -prise par Nicéphore Nièpce en 1827, depuis la fenêtre de sa maison de Saint-Loup-de-Varennes-, est une photographie de paysage.
En 1838, Louis Daguerre réalise une photographie boulevard du Temple, à Paris, à l’aide d’un procédé plus stable, qui amorcera un engouement mondial pour la photographie. La photographie s’est ensuite développée dans un cadre urbain, au même moment où l’ancien Paris se métamorphosait en un Paris Moderne, lors des grands travaux haussmanniens. Lorsqu’elle s’intéresse aux paysages naturels ou aux vues de voyage, c’est bien souvent à l’initiative de projets de maîtrise du territoire lancés depuis la capitale. Tout au long de l’Histoire, la photographie se diffuse et se perfectionne à mesure que la ville s’étend, s’industrialise, se densifie et s’intensifie, si bien que ville et photographie sont devenues indissociables. Cette conférence explore l’origine de cette rencontre entre ville et photographie, et comment celle-ci est aujourd’hui actualisée par les pratiques contemporaines.
Quelle influence a eu le paysage parisien sur les différents courants photographiques ?
Inversement, comment l’engouement photographique du 19e siècle a contribué à fixer certaines images fondatrices du paysage parisien, encore véhiculées aujourd’hui ?
Quels enjeux propres à notre ville et à ses paysages sont abordés au travers des pratiques photographiques actuelles ?
▌REDIFFUSION
Retrouvez ci-dessous le rattrapage de toutes les interventions de la conférence.
Ouverture | Benoît de Saint-Martin et Laurence Duffort
Introduction par le CAUE de Paris et la Direction des Espaces Verts et de l'Environnement (DEVE) de la Ville de Paris. Présentation de l'Atlas de paysages, de l'Observatoire Photographique du Paysage et du concours « Portraits de Paysages ».
Ville et photographie | Théo Ménivard
Théo Ménivard, urbaniste et chargé de mission au CAUE de Paris, expose comment la photographie s'est très rapidement répandue comme un moyen de documenter l'évolution des paysages urbains et l'histoire qui les façonne.
Le fonds « Paris » du musée départemental Albert-Kahn | David-Sean Thomas
Présentation du fonds « Paris » des « Archives de la Planète » par David Sean Thomas, attaché de conservation du patrimoine et chargé d’expositions au musée départemental Albert-Kahn. Vaste entreprise lancée par Albert Kahn, banquier et philanthrope du début du 20e siècle, le fonds « Paris » constitue l'un des plus importants fonds d'images photographiques et cinématographiques du début du 20e siècle consacrés à la capitale.
Pauline Vachon
Artiste photographe et maître de conférence en Arts plastiques et visuels à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-La Villette (ENSAPLV), Pauline Vachon présente un extrait de ses travaux de photographie. Le travail de Pauline Vachon rencontre des projets de recherche en architecture, en témoigne l’observation réalisée en 2019 de la Cité des Frères Voisins, enclave du 15ème arr. de Paris. Ce travail a été le point d’ancrage d’un projet de recherche pluridisciplinaire mené par Sabine Ehrmann - chercheuse au LACTH de l’école d’architecture et de paysage de Lille, ouvrant de nouvelles approches du territoire.
Le GANG | Antoine Séguin et Jérémie Dru
Photographes et architectes, ils présentent leurs travaux de photographie et leur approche spécifique. Antoine Séguin et Jérémie Dru explorent lentement les territoires qu’ils parcourent, ils y documentent les ambiances, les modes de vie, nos relations aux territoires. Le travail qu’ils mènent actuellement au bois de Vincennes atteste de cette pratique fine et quotidienne du paysage dont ils font ressortir toute la singularité.
Anne-Marie Filaire
Photographe et enseignante à Sciences Po Paris, Anne-Marie Filaire présente une partie de ses travaux et son approche spécifique. Le paysage est pour elle une préoccupation depuis plus de trente ans : en Auvergne, au Proche-Orient, en Israël, en Afrique de l’Est et plus récemment autour du Grand Paris, que la photographe aborde par un travail sur les terres excavées par les tunneliers.