L'ÎLOT PARISIEN

PARIS 9E

L’îlot parisien dont il est question ici est situé juste au sud de la place et du boulevard de Clichy, dans un quartier animé nuit et jour grâce à la présence de cinémas, restaurants et commerces, ainsi qu’à sa proximité avec Pigalle. Il est desservi par les lignes de métro 2 et 13.

© Théo Ménivard - CAUE de Paris

Il fût d’abord un parc, celui du pavillon La Bouëxière, ancienne maison de villégiature du XVIIIe siècle, construite dans ce qui est alors la campagne aux portes de Paris. La capitale était en effet plus petite qu’aujourd’hui, délimitée par le mur des Fermiers Généraux, qui permettait de percevoir un impôt sur les marchandises entrantes.

Le site devient parc d’attractions en 1826, et prend le nom de « Nouveau-Tivoli » car deux parcs de loisirs nommés Tivoli avaient déjà vu le jour dans le quartier : fréquentés par la haute société parisienne, on s’y rendait alors pour faire du tir aux pigeons, des montagnes russes ou bien encore assister à des spectacles pyrotechniques. Il est détruit en 1842 pour faire partie du nouveau quartier résidentiel de l’Europe, avec le percement des rues de Bruxelles, de Douai et de la place Adolphe Max.

Dans les années 1850-1870, le préfet de la Seine Haussmann réalise des travaux de modernisation d’ensemble de Paris : il perce de nouveaux axes et impose un modèle d’immeuble novateur, tout en annexant plusieurs communes limitrophes. Les îlots haussmanniens ont la particularité de présenter un ensemble architectural unifié depuis la façade, régi par des règles strictes : rez-de-chaussées et entresols réservés aux commerces. Deuxième étage « noble » avec balcons et ornements, 5e étage sans décoration avec balcon filant, combles à 2 pentes réservés aux domestiques. Sur le site de l’îlot, les seules façades de type haussmannien que l’on peut encore observer sont sur le boulevard de Clichy, ainsi qu’au 10 place Adolphe Max et au 65 rue de Douai.

Le site est ancré dans un quartier au passé littéraire et artistique prestigieux. De nombreux peintres et écrivains de renom y ont vécu au XIXe siècle : Zola a habité et notamment écrit « J’accuse » au 21 rue de Bruxelles, et un salon littéraire célèbre, où étaient reçus Berlioz, Flaubert ou encore Mérimée, se tenait au 50 rue de Douai. Le quartier a également été représenté par plusieurs peintres qui y ont séjourné : Vuillard, Picasso, Manet, Signac, etc.

L’îlot est aujourd’hui caractérisé par une grande mixité fonctionnelle : logements, commerces, hôtels, établissements scolaires, club de jeux se côtoient et participent à la vie et au dynamisme du quartier. L’actuelle école maternelle et élémentaire Bruxelles, qui occupe une partie du cœur d’îlot, a été construite en 1966 à la place d’une école pour garçons qui se tenait au même endroit. Sa cour fait aujourd’hui l’objet de travaux pour la transformer en cour Oasis, afin d’en faire un espace naturel ; rafraîchi et plus agréable pour les enfants et le quartier, avec d’avantage de végétation, une meilleure gestion de l’eau de pluie, des aménagements plus ludiques, des coins calmes et une meilleure répartition de l’espace. De même, la place A. Max a été réaménagée à plusieurs reprises ces dernières années, pour créer des espaces piétons et végétalisés en plus du square Berlioz.

▌ENJEUX MAJEURS

→ Comment adapter le tissu haussmannien, qui représente aujourd’hui environ 60% du bâti parisien (soit un peu plus de 57 000 bâtiments), aux crises environnementales et sociales de demain ? Comment tirer parti de ses qualités (réversibilité, matériaux, mixité fonctionnelle, identité parisienne) tout en actualisant certaines de ses composantes pour améliorer la vie des Parisiens et Parisiennes en 2050 ? Une réflexion sur les pleins et les vides, les cours intérieures et leurs potentiels pourra être menée pour répondre à ces enjeux.

Comment préserver, valoriser et améliorer la mixité fonctionnelle importante de cet îlot (logements, commerces, services, établissement scolaire, espace vert, vie nocturne) et du quartier en général ?

Comment mettre en valeur l’école Bruxelles en cœur d’îlot et l’adapter (bâtiments, cour, espaces intérieurs...) aux enjeux futurs ?

De quelles manières peut-on repenser la circulation et les mobilités en général dans ce quartier très fréquenté, de jour comme de nuit ? Comment peuvent s’organiser à l’avenir les espaces de la rue de Bruxelles, du boulevard de Clichy ou de la rue de Clichy, aux typologies bien différentes ?

Comment introduire davantage de biodiversité dans les squares parisiens interstitiels construits sous Haussmann, à l’image du square Hector Berlioz, et en faire des espaces refuges pour la faune et la flore ?

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DOCUMENTS À TÉLÉCHARGER

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INFORMATIONS

Visite le 14 novembre, de 16h à 17h30
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Superficie

16 000 m²

 

Séquence

→ Boulevard et rues

→ Tissu de type haussmannien : immeubles de logement, cours intérieures en coeur d’îlot, commerces en rez-de-chaussée

→ École élémentaire et maternelle Bruxelles

→ Square Hector Berlioz

 

Limites

 Au nord, boulevard et place de Clichy

→ À l’est, rue de Douai

→ Au sud, rue de Bruxelles

→ À l’ouest, rue de Clichy

 

Époques

 Percement des rues de Bruxelles, de Douai et de la place Adolphe Max et création du square Hector Berlioz en 1842

→ Construction de l’îlot sous Haussmann entre 1850 et 1870

→ Construction de l’école Bruxelles actuelle en 1966

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