LA DALLE DES OLYMPIADES

PARIS 13E

Le quartier des Olympiades est une opération immobilière lancée au début des années 1970 à l’emplacement de l’ancienne gare de marchandises des Gobelins, reliée à la Petite Ceinture. Elle compte 3400 logements, répartis en 8 tours et 3 immeubles, qui accueillent environ 11 000 habitants aujourd’hui, et est directement desservie par la ligne de métro 14, à l’arrêt Olympiades.

© Théo Ménivard - CAUE de Paris

L’opération immobilière des Olympiades abrite à l’origine une gare (devenue plateforme logistique dans les années 1990), des espaces de stockage et des parkings. Le toit de la dalle est réservé aux piétons et assure la fonction d’espace public, en desservant les halls des tours d’habitation, les commerces de la galerie Mercure, ainsi qu’une crèche et une école maternelle.

Initialement conçue par l’architecte Michel Holley comme une « ville dans la ville », l’opération comprend des tours de logement et des galeries commerciales reposant sur une dalle de 3 niveaux de sols artificiels. Elle fait partie du projet global de rénovation urbaine du secteur Italie (« plus vaste entreprise d’urbanisme depuis Haussmann ») et incarne à l’époque de sa conception l’idéal de la ville moderne, à l’américaine, marquée par un urbanisme vertical et le principe de séparation des flux piétons et automobiles.

La campagne médiatique lancée pendant les travaux dresse le portrait d’une ville idyllique, où tous les services (transports en commun, écoles, commerces, loisirs) sont à portée de main. Le Stadium, un complexe omnisports monumental, tient lieu d’argument marketing fort pour les publicitaires, et le parallèle olympique se poursuit jusqu’au nom des tours, qui portent le nom d’anciennes villes hôtes des Jeux. Les livrets d’accueil distribués par les commerçants aux premiers habitants à leur arrivée participent aussi au développement d’un esprit de village sur la dalle. Mais le projet se heurte rapidement à de fortes critiques, portant surtout sur les retards de livraison, le non-relogement des populations expulsées et la flambée du prix des terrains. Deux tours ne seront finalement jamais construites, et le Stadium, à l’envergure plus modeste que prévue, ferme rapidement et ne rouvre que 30 ans après, en 2009.

L’activité commerciale des Olympiades représente aujourd’hui un des caractères forts du quartier, notamment depuis l’implantation d’une cinquantaine d’enseignes asiatiques sur la dalle, participant à l’insertion urbaine de celle-ci dans l’un des plus grands Chinatowns européens. La gare des Gobelins, reconvertie en plateforme logistique du commerce asiatique, permet ainsi d’approvisionner toute l’Île-de-France en produits importés. Le quartier abrite également plusieurs écoles supérieures, et est desservi depuis 2007 par le métro au nord et le tramway au sud.

Néanmoins, aujourd’hui témoin d’un modèle urbain contesté, les Olympiades souffrent de certains dysfonctionnements inhérents à l’urbanisme sur dalle : les ruptures urbaines créées par l’architecture en strate isolent les commerces, équipements et logements de la dalle de la vie du quartier et l’ensemble urbain est mal adapté aux normes de sécurité et d’accessibilité actuelles. Les espaces délaissés, les cheminements piétons complexes et la rupture avec le tissu environnant nuisent à la qualité de vie sur la dalle, et constituent des enjeux importants à travailler à l’avenir sur ce site.

▌ENJEUX MAJEURS

→ Un quartier séparé du reste du tissu urbain, par la différence de niveaux due à la surélévation de la dalle et par la différence de gabarit avec les rues voisines qui soulève des enjeux urbains et sociaux d’intégration aux quartiers limitrophes.

Comment relier les différentes strates (dalle/parvis/tours) entre elles, pour fluidifier les circulations et les flux et permettre plus de connexions entre des fonctions aujourd’hui très circonscrites ?

Repenser l’avenir de l’ensemble du quartier à l’aune des enjeux de 2050 :

- Que faire des grands niveaux aveugles de la dalle ? Comment repenser les circulations à l’intérieur de la dalle, aujourd’hui régies par l’usage de la voiture ?
- Comment requalifier les espaces publics au niveau du rez-de-dalle ?
- Quel devenir pour les tours et les logements face aux changements climatiques ?
- Comment faire entrer la biodiversité dans ce quartier très minéral, qui ne comporte aujourd’hui que deux squares de taille modeste ?

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DOCUMENTS À TÉLÉCHARGER

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INFORMATIONS

Visite le 9 novembre, de 9h à 10h30
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Superficie

88 000 m²

 

Séquence

→ Dalle (plateforme logistique et parkings)

→ Parvis (espaces publics et commerces)

→ Tours de logements

 

Limites

 Au nord, rue de Tolbiac

→ À l’est, rue Nationale

→ Au sud, rue Regnault

→ À l’ouest, avenue d'Ivry
 

Époques

 Construction du projet dans les années de 1969 à 1977

Opération de renouvellement urbain de 2004 à 2014

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